J'ai vu par un matin ruisselant de jeunesse,
A l'heure soucieuse où tout Paris se presse,
A l'heure favorable aux nobles visions,
Les drapeaux assemblés des grandes nations !
et sous le ciel joyeux, tel un ciel de Victoire,
Ces emblèmes divers se contaient leur histoire.
Qu'ils étaient beaux tous là, montant la faction
Au Pavillon de la Paix, à l'exposition !
Formant le demi-cercle au font de l'édifice,
Solennels, lumineux comme feu d'artifice,
Ils mariaient gaiment ainsi au font les fleurs,
leur beauté, leur parfum puis leurs fraiches couleurs.
Quand les vents s'apaisaient afin de prendre haleine,
Les symboles légers, faites de soie ou de laine,
prenaient le "garde à vous" et tous ces fiers soldats,
au pures missions semblaient des candidats.
Longtemps j'ai regardé flotter les fines voiles ;
De leurs plis par instants s'échappaient des étoiles...
Mon rêve s'attardait, en suivant leur essor,
A les imaginer les gardiens d'un trésor
Ainsi le vent d'été haut en gonflant leurs ailes,
Emportait mon esprit loin des formes réelles :
Voici que les drapeaux, glorieux, frémissants,
S'envolaient, un à un, vers les cieux ravissants.
D'un même cœur partant pour le plus doux voyage
Ces beaux ambassadeurs portaient le vrai message
Qu'attend l'Humanité depuis son premier jour :
Le message de Paix,...le message d'amour.
J'ai repris mon chemin, mais depuis et sans cesse,
Cet heureux souvenir en mon esprit se dresse :
Là, dans ma nuit je vois -Ô chères visions !-
S'embrasser les Drapeaux des grandes Nations.
Etienne Gaudin- Décembre 1937
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