Chez Olivier,

Y'a une casserole remplie de thé,

Et puis du linge éparpillé,

Sur les chaises, les canapés,

Et des chaussettes découplées.

Ni frigidaire, ni répondeur,

Un quatrième sans ascenseur,

Ne parlons pas de radiateurs,

Qui laissent froid tous les compteurs …

On dort fenêtre grand' ouverte,

Mais on s'réchauffe sous la couette,

En attendant que le printemps,

Offre plus bel appartement…

Alors il part dans la montagne

Parfois une fille l'accompagne,

Dormir sous les étoiles ourlées

Il les entend, dégringoler !

Le crois'rez-vous sur un chemin

Grimpant un col, ou en patins,

Glissant du sol, et sans attache,

Vers la douce vallée de Névache ?

Peut-être perché  à la Bastille,

Au soleil, à regarder les filles,

Ou bien Grenoble et ses toitures,

A lire Stendhal, dans la verdure ?

Chez Olivier,

Y'a une casserole remplie de thé,

Et puis du linge éparpillé,

C'est là parfois que j' me désaltère,

Un drôle d'endroit qui m'est très cher.